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Pendant des siècles, l'Île-de-France connaissent l'effervescence des vendanges dans le vignoble qui entoure la capitale. De passionnantes sources historiques et littéraires font mention de ce moment si particulier.





Abondance, pénurie et loi du marché





À l'époque comme aujourd’hui, les millésimes se suivent et ne se ressemblent pas. Avec sa situation septentrionale, le vignoble de Paris est exposé à un risque majeur : celui du gel de printemps, que connaissent bien les vignerons de Chablis à l'heure actuelle. Le gel de printemps détruit les jeunes bourgeons et gomme tout espoir de récolte, ce qui provoque souvent une hausse marquée des prix du vin. Ce phénomène n’est pas si rare car il touche le vignoble deux à trois fois par décennie.  On vendange habituellement entre fin septembre et début octobre avec des décalages liés aux conditions de météo.





Un bon millésime se voit souvent à la facilité avec laquelle le moût fermente. Les vins sont stables et ils se conservent bien, sans développer de mauvais arômes ni tourner au vinaigre. En 1424, la vendange est tellement belle et abondante qu’elle provoque une crise sur le marché du tonneau : en effet, pour pouvoir faire fermenter l’immense quantité de raisin qui déferle du jour au lendemain, il faut des contenants en grand nombre immédiatement. La demande est telle qu’elle provoque une pénurie de fûts et une flambée des prix. Par ricochet, le vin lui-même devient hors de prix. Le retour à la normale prendra deux ans.





Fatal hiver 1709 !





Cet hiver-là, sous le règne de Louis XIV, l’Île-de-France, comme tout le reste du pays, grelotte.  Dans la nuit du 5 au 6 janvier, le vent du nord s’abat brutalement et un froid sibérien s’installe. Le 13 janvier, le thermomètre marque – 20 °C et il restera à ce niveau pendant 10 jours. Le 24 janvier, le dégel s’annonce et les vignerons, soulagés, voient leurs vignes indemnes alors que de nombreux arbres sont endommagés. Mais le 4 février, le froid revient et tout regèle en profondeur jusqu’au 10. Aux alentours du 15, les températures sont printanières. Nouvelle fausse joie : le froid se réinstalle et on voit – 15 °C le 23 février. Le froid dure jusqu’au 15 mars. Et le bilan s’avère lourd : les ceps sont endommagés, il n’y a pas de bourgeon, rien ne pousse. La vendange de 1709 sera réduite comme peau de chagrin et atteindra à peine 10 % de la normale. Celle de 1710 ne sera guère plus brillante car elle a souffert du manque de bois qui n’a pas poussé l’année précédente.





Un malheur n’arrive jamais seul : le vin a gelé dans les caves ! Il est invendable. Suivant la bonne vieille règle économique qui veut que ce qui est rare est cher, les prix montent en flèche et ils resteront à un niveau stratosphérique jusqu’à la fin de 1710. La pénurie de vin et les prix élevés donnent aux vignerons une frénésie de plantation dès 1710. Pressés de regagner ce qu’ils ont perdu, ils veulent produire vite et beaucoup. Pour une fois que les prix montent, quelle aubaine. On replante les pieds de vigne disparus en 1709 mais on abandonne les cépages de qualité au profit du gamay, plus productif, capable de produire des gros volumes de vin. La qualité des vins, c’est signé, ne sera plus jamais la même au lendemain de ce fatal hiver.





Illustration : carte postale ancienne, collection personnelle.



Seules quelques appellations en France sont des marques mondiales, internationalement connues et réputées : c’est le cas de la Champagne dont le vin effervescent est devenu un nom commun et un modèle pour des producteurs d’Europe et du Nouveau Monde viticole. Une seule appellation couvre environ 34 000 hectares de vignoble. Vignerons et maisons produisent des styles de vins très variés.





Le terroir champenois





Les conditions de culture de la vigne en Champagne sont particulièrement exigeantes. Cette région se trouve en effet à la limite septentrionale de la culture de la vigne. Au-delà de cette limite, la plante ne pourrait prospérer de la même manière. C’est la combinaison entre le climat et le sol qui constituent la typicité de ce terroir unique.





Le relief est important dans cette région septentrionale à l’ensoleillement très modéré. C’est en effet sur les coteaux pentus que le maximum de lumière peut  être capté par les feuilles. Le vignoble champenois est donc planté sur les reliefs, des collines généreusement pentues et vallonnées.





Régions et sols





On peut distinguer quatre secteurs en Champagne :






  • Montagne de Reims : royaume des cépages noirs, cette partie comporte des sols crayeux en profondeurs.




  • Vallée de la Marne : sols argilo-calcaires particulièrement adaptés aux pinots.




  • Côte des Blancs : région de prédilection du chardonnay, sur des sols calcaires affleurants.




  • Côte des Bars : c’est la région de Bar-sur-Aube et Bar-sur-Seine. Sols à tendance marneuse adaptés aux pinots.





Climat





Le climat champenois est sous une double influence, océanique et continentale.






  • L’effet de la continentalité se caractérise par des risques de gelées en hiver et au printemps, ce qui peut occasionner des pertes de récolte par destruction des bourgeons, voire des ceps.




  • L’influence océanique apporte des températures généralement modérées, une répartition homogène des pluies sur l’année et une faible insolation. Cela signifie que la vigne reçoit un apport hydrique favorable, mais dispose d’une courte fenêtre de temps pour faire mûrir les raisins.





Cépages





On cultive trois cépages, le plus souvent utilisés pour élaborer des vins blancs.






  • Le chardonnay, cépage blanc réputé pour sa finesse, sa longévité, son affinité avec l’élevage. Il est dominant dans la Côte des Blancs et représente environ un tiers des surfaces plantées.




  • Le pinot noir, cépage noir dont la structure, les arômes et le caractère  apportent corps et puissance aux vins. Il est le cépage principal de la Montagne de Reims et de la Côte des Bar. Il représente près de 40% des plantations.




  • Le pinot meunier, cépage noir qui apporte fruité et rondeur mais ne convient pas aux longs vieillissements. Il est particulièrement adapté aux sols argileux de la Vallée de la Marne. Il représente environ un tiers des plantations.





La méthode champenoise





Elle sert de référence à de nombreux producteurs de vins de qualité dans le monde.





Pour produire un champagne, il faut d’abord produire un vin tranquille (sans bulle) qui servira de base. C’est ce vin, généralement un assemblage de plusieurs cépages et millésimes différents, qui sera à nouveau fermenté. Le gaz carbonique produit naturellement pendant cette seconde fermentation est à l’origine des bulles. Dans la bouteille fermée, le gaz carbonique est dissout dans le vin : l’effervescence apparaît lors de l’ouverture de la bouteille.





La seconde fermentation peut se passer en bouteille ou en cuve. Chacune des deux méthodes possède des avantages différents. Dans les régions spécialisées dans la production de vins effervescents, comme la Champagne, les producteurs utilisent généralement une méthode par prédilection.





Les étapes de la méthode champenoise






  • la prise de mousse :





On met en bouteille le vin de base auquel on ajoute la liqueur de tirage. Cette liqueur de tirage est un assemblage de sucre et de levures qui permet la refermentation du vin. Les bouteilles sont fermées, la fermentation se passe donc en milieu clos.






  • l’élevage sur lies en bouteille :





il dure au minimum 15 mois en Champagne. Une fois la seconde fermentation terminée, les levures, privées d’aliment, meurent et se déposent au fond de la bouteille. En se réduisant en poussières, elles libèrent des composés aromatiques qui apportent une complexité au vin. C’est l’autolyse des levures.






  • le dégorgement :





une fois l’élevage sur lies terminé, le dépôt des levures peut être retiré. Pour cela, on redresse les bouteilles sur pointe (le goulot) pour y rassembler le dépôt. Ce dépôt est ensuite gelé. La bouteille est ouverte et le glaçon est expulsé par pression du liquide.






  • le dosage :





l’espace libéré par le glaçon est remplacé par la liqueur d’expédition. Cette opération est appelée le dosage, car c’est à cette étape que l’on dose le vin avec du sucre, ce qui permet de déterminer son style.





Les dénominations en Champagne





Selon la teneur en sucre de la liqueur d’expédition, le vin portera une dénomination spécifique.





Extra-brut : entre 0 et 6 g/l





Brut nature : moins de 3 g/l





Brut : moins de 12 g/l





Extra-dry : de 12 à 17 g/l





Sec (ou dry) : de 17 à 32 g/l





Demi-sec : de 32 à 50 g/l





Doux : plus de 50 g/l





L’autolyse des levures





L’autolyse des levures est une étape importante, sur laquelle repose la complexité aromatique du vin final. Lorsque les levures ont fini de consommer le sucre disponible, elles meurent et se décomposent : c’est l’autolyse. Ceci permet aux composés aromatiques contenus dans les levures de se libérer dans le vin. Ce sont des notes de brioche, de noisette, d’amande ou de pâte à pâtisserie, par exemple.





Les catégories de Champagnes





Brut sans année : le type de champagne le plus courant, élaboré avec des cépages et millésimes différents et un dosage à moins de 15 g/l.





Millésimé : issu des vins d’un seul millésime, indiqué sur l’étiquette. Il doit être élevé sur lies pendant au moins 3 ans.





Blanc de blancs : issus de chardonnay uniquement





Blanc de noirs : issus de pinot noir et/ou meunier uniquement.





Les grandes cuvées de Champagne





La plupart des maisons de Champagne produisent une gamme comportant un brut non-millésimé, un rosé, un millésimé et/ou une grande cuvée. La grande cuvée représente le savoir-faire typique, par excellence, de sa maison. Le style est autant que possible reconnaissable et immuable. Ceci peut reposer sur un vignoble particulier, un élevage particulièrement soigneux ou un assemblage spécial.





La Champagne comporte 17 villages classés Grand Cru et 42 en Premier Cru, mais une grande cuvée ne repose pas obligatoirement sur une origine classée. La composition de la cuvée est une décision du producteur.





Il lui appartient cependant de garantir que cette cuvée est la meilleure qu’il puisse produire. Plusieurs critères sont récurrents en la matière :






  • la qualité des raisins, qui est généralement supérieure, avec une proportion de Grand Cru qui peut être plus importante ;




  • un assemblage plus précis, souvent en quantité plus restreinte ;




  • le temps d’élevage sur lies, généralement plus long.





La plupart des grandes cuvées sont millésimées, mais d’autres sont des assemblages de vins d’années différentes.





Les communes classées Grand Cru





17 communes sont historiquement classées en Grand Cru mais le classement n’a aujourd’hui plus cours officiellement. Seuls les vins dont l’intégralité des raisins provient de ces villages peuvent porter l’appellation « Grand Cru » sur l’étiquette.





Les communes sont :





- Côte des Blancs : Avize, Chouilly, Cramant, Le Mesnil-sur-Oger, Oger, Oiry





- Montagne de Reims : Ambonnay, Beaumont-sur-Vesles, Bouzy, Louvois, Mailly- Champagne, Puisieulx, Sillery, Tours-sur-Marne, Verzenay, Verzy.





- Vallée de la Marne : Aÿ





Illustration : photothèque personnelle.



Les arômes aussi ont une histoire : c'est le sujet de ce deuxième volet d'une série consacrée à l'histoire du goût du vin.





Les diamants sont peut-être éternels mais pas les arômes du vin





Chaque époque a son propre référentiel, qui exprime ses goûts et dégoûts. Une constante depuis le milieu du XVIIIème siècle, c’est que l’arôme se doit d’être subtil pour être considéré comme bon. Aujourd’hui encore, une odeur forte est associée à la saleté ou à la vulgarité. En revanche, les notes florales sont appréciées pour leur (prétendue) légèreté.





Pendant longtemps, les arômes n’ont servi qu’à évaluer l’état sanitaire du vin : on traque le « goût de pourri » ou le « goût de vinaigre », sans plus de détails. À partir du XIXème siècle, les négociants se servent aussi des arômes pour détecter les vins douteux, issus d’un coupage frauduleux.





À la même époque, commence une tradition d’œnophilie chez les gastronomes célèbres. Anthelme Brillat-Savarin (1755-1826) est l’un des premiers. Un peu plus tard viennent des plumes talentueuses telles que Colette (1873-1954), Curnonsky (1872-1956) ou Henry Clos Jouve (1908-1981). Pour parler des arômes, ils usent de métaphores et de termes poétiques qui expriment le mieux à leurs yeux la qualité ressentie.





Avec l’avènement de l’œnologie professionnelle, au milieu du XXème siècle, le temps vient de la description systématique des arômes appuyée sur des connaissances en chimie. Jules Chauvet, éminent œnologue considéré aujourd’hui comme le père des vins nature, a laissé de nombreux écrits où il nomme des arômes précis qu’il relie avec l’origine, le cépage ou la méthode de vinification.





Il y a des exceptions à la règle et il existe des arômes à la vie dure, quitte à changer en cours de route. Ainsi de la noisette : son nom a servi longtemps de terme passe-partout pour désigner quelque chose qui n’était ni fruité, ni floral, ni un défaut. En fait, nous savons maintenant qu’il est typique des lies naturelles.





Du ketchup dans le vin





Je me souviens que, dans mes premières années dans l’univers du vin, j’entendais des critiques français se moquer des arômes décrits par le critique Robert Jr. Parker. À l’époque, le Grand Bob faisait la pluie et le beau temps en distribuant des notes sur 100 dans son Wine Advocate. Et le tout-puissant Américain n’hésitait pas à dire qu’il trouvait des notes de ketchup dans les meilleurs vins du Bordelais. Shocking !





Nommer les arômes dépend aussi de votre référentiel. C’est pour cela qu’il y a une influence de la culture et de l’éducation au goût que chacun a reçue.





Je n’ai jamais eu l’occasion de rencontrer Robert Jr. Parker et de lui demander ce qu’il voyait de commun entre un vin et du ketchup. Mais je suis sûre d’une chose : quand on déguste beaucoup, on finit par se construire une vaste bibliothèque d’arômes, qui peut surprendre parfois, mais qui n’en demeure pas moins efficace.





Émotion et perception, les raisons de l’évolution





Dans Bleu : histoire d’une couleur, l’historien Michel Pastoureau nous apprend qu’en Grèce antique, le bleu est absent de la culture et même de la langue : il n’existe pas de terme pour désigner cette couleur, alors qu’elle est omniprésente dans le ciel et la mer. Zeus aurait-il, dans un moment de colère, rendu les Grecs aveugles au bleu ? Pour une fois, le roi de l’Olympe n’y est pour rien. C’est que cette couleur ne signifie rien pour les Grecs, si bien qu’ils la voient sans la remarquer. Il en va de même pour les arômes : nous ne leur attribuons pas à tous la même valeur.





Il y a ainsi des arômes jugés agréables ou désagréables et la limite entre les deux varie d’une personne à une autre. Le vin jaune du Jura exhale un arôme de noix verte qui rebute certains, même parmi les connaisseurs, et enchante d’autres. Même certains défauts œnologiques peuvent être appréciés ! Avec son roman Le Parfum, Patrick Süskind nous avait bien prévenus : les odeurs ont sur les êtres humains un pouvoir contre lequel ils ne peuvent rien. Un arôme est un puissant vecteur d’émotion



Reims est à l'honneur sur France Bleu dans l'émission de Nathalie Helal, L'étape gourmande.





Retrouvez l'émission en podcast sur le site de la station : https://www.francebleu.fr/emissions/l-etape-gourmande/les-charmes-patrimoniaux-et-gastronomiques-de-reims-2136730





D'origine gallo-romaine, les crayères de Reims sont uniques au monde, avec leur réseau souterrain représentant au total des kilomètres entiers de galeries creusées dans la craie. Les conditions de température et d'humidité sont parfaites pour la longue maturation des vins.





Cette maturation fait partie de la méthode champenoise, dont les fondements ont été établis par Dom Pérignon. Exact contemporain de Louis XIV, cet abbé de Hautvillers, dans la Marne, a compris l'importance de la fermentation en bouteille pour conserver l'effervescence naturelle des vins. Contrairement à une idée reçue, il n'a pas inventé la méthode champenoise, l'effervescence étant un phénomène naturel, mais il a permis de mettre au point une méthode pour la rendre agréable dans les vins.





C'est la naissance d'un vin mythique auquel le cinéma accorde une large place dès ses débuts. En 1913, Georges Méliès fait apparaître pour la première fois un flacon de Champagne dans l'un de ses films, Barbe Bleue. Du gag du saute-bouchon à la scène de séduction, le champagne est l'hôte de nombreux chefs d'oeuvre du septième art.





Illustration : crayères de la maison Ruinart à Reims. Photothèque personnels. Droits réservés.



Samedi 2 septembre 2023, la traditionnelle et incontournable braderie de Lille bat son plein et l'émission "L'étape gourmande" de France Bleu est en direct depuis la capitale des Flandres françaises.





Avec Nathalie Helal, nous avons évoqué la bière, boisson emblématique de la région des Hauts-de-France.





On pourrait penser que les micro-brasseries sont une tendance récente. Il n'en est rien : en fait, dans le Nord, avant l'ère industrielle qui voit le jour au XIXème siècle, toutes les brasseries sont artisanales et mêmes familiales.





La région est parsemée de petites brasseries, à la ville comme à la campagne. Avec les levures restant après la fermentation de la bière, on fabrique même du pain. Un brasseur est donc aussi, le plus souvent, un boulanger. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.





La bière est aussi un ingrédient culinaire à part entière dans la gastronomie du Nord, décliné dans des recettes salées mais aussi sucrées. La pâte à crêpe additionnée d'une larme de bière prend une nouvelle dimension. Et que dire de l'étonnante glace à la bière ambrée !





Cette émission est aussi le moment de découvrir des grands noms de la gastronomie régionale. Thierry Landron, président de la maison Méert, au cœur du vieux Lille, nous parle de ses mythiques gaufrettes, dont la recette est tenue au secret ... dans un coffre-fort.





Le chef Ismail Guerre-Genton, chef du restaurant Empreinte à Lambersart, évoque ses recettes très végétales et surprenantes, sur base de produits locaux.





Véronique Guermonprez raconte comment elle est venue au métier de céramiste. Sa production de céramiques utilitaires séduit de nombreux chefs de la région.





Les amateurs de frites seront comblés par le concours international de la frite qui se tiendra à Arras le 7 octobre 2023. En catégorie amateur ou professionnel, ou encore "sauce frite", les candidats, venus du monde entier, auront à convaincre un exigeant jury !





Le podcast de l'émission est à retrouver sur le site de la station : https://www.radiofrance.fr/francebleu/podcasts/l-etape-gourmande/braderie-de-lille-frites-excellence-gastronomique-et-bieres-de-brasserie-8568729



Dédicace au sein du plus bel événement gourmand de la rentrée à Paris : le Village International de la Gastronomie à Paris réunit toutes les cultures du goût.





Outre les nombreuses dégustations de spécialités du monde entier, cuisinées sous vos yeux, le programme comprend de nombreuses interventions sur des thèmes aussi variés que le couscous ou l'histoire fascinante du café arabe.





Le Village séduit tout autant les amateurs de bons produits que les professionnels en quête d'inspiration.





Et Le Goût de Paris y est présent, sur le stand de la librairie Gibert, pour une dédicace le dimanche 4 septembre.





Aux côtés de Nathalie Helal, journaliste gastronomique et animatrice de L'étape gourmande sur France Bleu, c'est le moment de rencontrer les lecteurs !









Informations





Village International de la Gastronomie





Jardins du Trocadéro, Paris.





Édition 2022 : du 1er au 4 septembre 2022.



Le Festival du Quartier du Livre propose plus de 200 événements du 1er au 8 juin prochains.





L'association Le Clos des Arènes organise une rencontre avec des écrivains du vin le samedi 4 juin toute la journée.





J'y serai, avec L'Aromabook du vin, pour une séance de dédicace de 13 heures à 15 heures, en partenariat avec la librairie Pages et Cépages.





L'entrée est libre et gratuite.









Adresse: 49 rue Monge 75005 Paris





Librairie Pages et Cépages: 54 rue des Écoles 75005 Paris







Rien de tel que de se mettre au vert quand le thermomètre s’affole : la recette ne date pas d’hier. Les grands-parents de nos grands-parents en faisaient tout autant dans des écrins de verdure aux portes de Paris. C’était la grande époque des guinguettes.





Mille fois immortalisées en peinture, en littérature ou au cinéma, les guinguettes continuent d’alimenter un prodigieux imaginaire. Mais la réalité était-elle la même ? C’est la question que je me suis posée pendant la rédaction du Goût de Paris.





La surprise fut de taille et c’est probablement l’un des chapitres qui m’ont le plus passionnée.





Pour commencer, démêlons le vrai du faux dans cinq idées toutes faites sur les guinguettes du XIXème siècle.









« Une guinguette, c’est un restaurant au bord de l’eau. »





Ce n’est pas tout à fait faux mais ce n’est pas complètement vrai. Il y a eu de très nombreuses guinguettes sur les bords de la Seine ou de la Marne, bien sûr, mais une guinguette est d’abord un îlot de verdure. Les premières étaient plutôt situées en lisière des grandes villes, en particulier à Paris. La guinguette est l’endroit où des citadins en mal d’air frais viennent chercher un petit coin de campagne. Ensuite, ce n’est pas seulement un restaurant mais une sorte de base de loisirs où l’on peut manger et boire mais aussi danser, s’essayer à divers jeux d’adresse ou simplement se reposer à l’ombre des bosquets. Les activités évoluent au cours du temps pour s’adapter aux goûts nouveaux de la clientèle.









« Dans une guinguette, on est là pour boire. »





Oui, le vin coule à flot. D’ailleurs, le terme de « guinguette » proviendrait de « guinguet », terme qui désigne un vin de qualité modérée. Des milliers de bouteilles sont bues chaque dimanche dans chacune des centaines de guinguettes qui entourent la capitale. Le vin provient du vignoble d’Île-de-France mais aussi de la Loire, notamment pour les mousseux. On apprécie aussi des vins aux fruits macérés, qui ne sont pas sans rappeler les sangrias d’aujourd’hui. Ils sont servis dans de larges saladiers et chacun se sert en y plongeant son verre. On avait rarement l’occasion de croiser de l’eau minérale dans une guinguette !









« Les guinguettes tournaient surtout le weekend. »





C’est un anachronisme car nos aïeux ne connaissaient pas le rythme de cinq jours travaillés suivis de deux jours chômés qui prévaut de nos jours. En fait, on y allait le dimanche, bien sûr, puis le lundi et le jeudi après-midi, qui étaient des temps de repos habituels dans de nombreuses professions. À cela s’ajoutent les jours de fête comme le premier mai ou les jours de fêtes locales. En revanche, les fêtes religieuses étaient souvent synonymes de fermeture pour les guinguettes. Pas de pont de l'Ascension qui tienne !









« Les guinguettes, c’est pour tout le monde »





Pas tant que ça, en fait. Une après-midi à la guinguette a un certain prix. Il faut d’abord s’y rendre, donc payer l’omnibus ou la voiture à cheval. Puis, il faut débourser le prix du repas et des jetons de danse. Seuls les hommes payent pour avoir accès à la piste : leurs cavalières sont invitées permanentes, ce qui rappelle le fonctionnement des boîtes de nuit d’aujourd’hui. Le vin, même s’il coûte peu cher, reste une dépense supplémentaire. Un artisan ou un petit commerçant peut se payer une sortie hebdomadaire, mais pas un ouvrier.









« Une guinguette, c’est un endroit très convivial. »





C’est vrai qu’entre le petit vin blanc, la danse, les jeux et les activités de plein air, il devait y avoir de l’ambiance ! On y va surtout entre amis mais on peut aussi y faire des rencontres amoureuses. Certaines guinguettes sont « spécialisées » : établissements pour militaires, pour artistes ou pour les nouveaux Parisiens natifs d’une même région, comme les Savoyards ou les Auvergnats.









Du rêve à la réalité





Donc, au bout de quelques semaines de travail, j’en étais là et mon image de la guinguette était assez décalquée. C’était plutôt bon signe, en fait. Mais une chose me frappait plus encore : si les artistes de tous bords en avaient fait un sujet, si l’ambiance suscitait encore de l’intérêt et si le mot même de « guinguette » était revendiqué par des établissements d’aujourd’hui, c’est que le phénomène avait marqué son époque. Et ça, c’était vrai.





Rendez-vous dans les pages du Goût de Paris pour en savoir plus sur l’histoire incroyable de ces lieux de plaisir et découvrir aussi la riche iconographie d’époque.









Illustration de ce post





Il s’agit d’une carte postale ancienne, de ma collection personnelle. Les images de ce genre abondent, prouvant, s’il en est besoin, l’immense popularité des guinguette et l’attachement des Français à ces établissements. La date n’a pu être fixée avec précision mais le costume des personnes fait immanquablement penser à la Belle Époque.



Le Salon du Livre de la mairie du 7ème arrondissement se tiendra le 14 mai prochain de 15 à 18 heures.





C’est dans ce cadre que j’aurai le plaisir de vous rencontrer, en compagnie de ma co-autrice Nathalie Helal, pour vous dédicacer Le Goût de Paris.





Croisons les doigts : si la météo est des nôtres, l’événement se tiendra dans le jardin de la mairie. Sinon, il y aura repli dans le salon d’honneur.





L’entrée est gratuite et ouverte à tous, Parisiens ou non.





Nous vous attendons nombreux et avec plaisir.





Adresse : 116 rue de Grenelle, 75007 Paris





Métro Varennes, Solferino ou Invalides



Vous avez été plusieurs milliers sur Instagram à suivre mes reels sur le Champagne : un grand merci à tous ! J’en tire la conclusion que le sujet vous intéresse. Alors, je vous propose d’explorer 6 questions faussement simples sur le vin saute-bouchon.





Que veut dire le terme "brut" qu'on voit souvent sur les bouteilles ?





« Brut » signifie que le vin est dans son état brut, c’est-à-dire peu ou pas sucré. Concrètement, cela veut dire qu’il contient une quantité de sucre se situant entre 0 et 15 grammes par litre. D’où ce sucre vient-il ? À la fin de la période de maturation, le vigneron effectue le dosage : c’est l’ajout de la liqueur d’expédition, un produit sucré qui va déterminer le style du vin en fonction de sa concentration. Le terme est mentionné sur l’étiquette pour indiquer au client à quel style de vin il peut s’attendre.





Le brut est aujourd’hui le style courant car il correspond à la tendance actuelle de déguster le Champagne en apéritif. Du temps de nos grands-mères, il était plus sucré, appelé demi-sec, et on le servait avec de la tarte aux fraises.





Mais pourquoi ajouter cette liqueur d’expédition, me direz-vous ? Pourquoi ne pas laisser le vin tel quel ? Ce cas existe : certains Champagnes bruts sont non dosés mais vous avez peut-être aussi déjà croisé des « zéro dosage » ou « bruts natures » qui, eux, ne reçoivent aucune liqueur. En fait, le dosage est un art. Je comparerais ça au vernis sur une toile de maître ou une patine sur un meuble : c’est la touche invisible qui apporte de l’éclat, fait jouer la lumière, révèle les harmonies et les contrastes. La liqueur apporte un fini au vin : s’il est bien exécuté, il le met en valeur sans se faire voir.





Combien y a-t-il de bulles dans une bouteille de Champagne ?





Devinez ? Pas une seule ! Dans une bouteille, le dioxyde de carbone est dissout dans le vin par surpression. Il n’y a donc pas de bulles. Au débouchage, la pression se libère et pousse le vin vers la sortie. Le gaz se fractionne et s’échappe en formant des milliers de bulles qui remontent à la surface. Question subsidiaire : combien y a-t-il de bulles dans un verre ? Si l’on compte depuis le versement jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de bulles du tout, on s’aperçoit que le dégazage prend un certain temps, ce qui permet à environ un million de bulles de se former.





Le Prosecco est-il le Champagne italien ?





Non, pas du tout. Certes, il s’agit de deux vins effervescents, mais c’est le seul point commun. La première différence tient au terroir : le Champagne vient de Champagne et le Prosecco, de Vénétie. Le climat est plus frais du côté de Reims que du côté de Vérone et pour la vigne, cela fait une belle différence. Les cépages, ensuite, ne sont pas les mêmes. En Champagne, on utilise le pinot noir, le meunier et le chardonnay : le trio permet d’obtenir des vins capables de passer une longue maturation. Côté Prosecco, on utilise la glera, une variété parfumée aux notes florales et fruitées que l’on veut retrouver telles quelles dans le verre. La troisième différence, vous l’aurez deviné, est la méthode d’élaboration. En Champagne, c’est la méthode champenoise, dite aussi méthode traditionnelle, qui prévoit une maturation sur lies de 15 mois au minimum pour les bruts. Pour le Prosecco, on emploie la méthode de la cuve close : elle permet d’obtenir de l’effervescence rapidement sans période d’élevage. Le vin garde donc son caractère de jeunesse quand le Champagne gagne une palette aromatique différente lors de la maturation.





Quel est le meilleur moment pour boire du Champagne ?





Actuellement, la plupart des Champagnes sont élaborés pour être bus à l’apéritif. Accompagnés de petites bouchées salées, c’est un délice. À ce propos, les gougères typiques de Bourgogne sont de parfaits alliés. Mais on peut aussi créer des accords avec les mets. C’est à la fin du XIXème siècle qu’apparaît le repas « tout au Champagne » dans les restaurants huppés de Paris. On le boit à grandes lampées, plus pour le fun que pour l’amour de l’œnologie, soyons réalistes.





Poissons, volailles, viandes blanches se prêtent bien à l’accord avec des Champagnes mais aussi la cuisine thaïe ou japonaise. Essayez un blanc de blanc (à base de chardonnay), un blanc de noirs (à base de meunier et/ou pinot noir) ou un millésimé.





On dit parfois qu'il vaut mieux un bon Crémant qu'un mauvais Champagne: est-ce vrai?





Ce n’est pas faux mais c’est comme si l’on disait qu’il vaut mieux manger des bonnes sardines que du mauvais maquereau : ce n’est pas comparable parce que, même si ça se ressemble de loin, ce n’est pas le même produit. Les Crémants sont élaborés dans plusieurs régions de France comme la Bourgogne, la Loire ou l’Alsace entre autres, avec des cépages locaux. La matière première n’est donc pas la même qu’en Champagne. Le temps de maturation sur lies est aussi généralement plus court : les vins sont donc plus légers et plus vifs. Il y a néanmoins de nombreuses exceptions et, en la matière, comme toujours, rien ne vaut l’expérience de la dégustation et de la curiosité personnelle !





Pourquoi y a-t-il des Champagnes à grosses bulles et à fines bulles (et comment s'assurer d'en avoir des fines) ?





De très sérieuses études scientifiques ont été menées pour répondre à cette question. Il s’avère que la taille des bulles dépend de deux facteurs principaux : la méthode employée et le temps de maturation. La méthode champenoise provoque une forte surpression dans la bouteille : les bulles seront donc plus fines que par une méthode à basse pression comme la gazéification (comme les sodas ou les eaux pétillantes, par exemple). Ensuite, plus le temps de maturation est long, plus le gaz est écrasé et plus les bulles seront fines.





En conclusion, choisissez un Champagne de bonne qualité avec si possible le conseil d’un professionnel, et vous aurez tout lieu de vous attendre à de fines bulles !